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Droit ou illégalité ?

jeudi 22 février 2007, par Le secrétaire

Monsieur l’abbé,

Vous dites que la FSSPX jouit du rite tridentin de fait mais non de droit contrairement à votre institut. Mais ce rite n’est-il pas un droit perpétuel accordé par la bulle historique de St Pie V à ce sujet ? N’est-ce pas au contraire votre érection, qui donnant à l’IBP un « droit » à la liturgie tridentine, se trouve de fait dans l’illégalité ? Et cette question s’applique d’autant plus à toute la mouvance Ecclesia Dei.

Au maximum, on vous a accordé quelque chose auquel vous aviez droit, ni plus ni moins. Qu’en pensez-vous ? Merci.

François-Xavier Peron

Droit ou illégalité ?

22 février 2007 20:39, par Abbé Philippe Laguérie

Cher Monsieur Peron,

Votre question me plait, beaucoup plus par sa subtile dialectique interne que par son fond. Mais bravo, vous avez su me provoquer à vous donner cette réponse.

Une petite parabole, si vous le voulez-bien. Votre femme vient d’accoucher et vous voilà papa, d’un apollon du Belvédère, évidemment ; bravo encore ! Vous allez fièrement déclarer votre progéniture en mairie et vous tombez sur un officier d’état-civil qui, gentiment et de mille manières, vous félicite de votre exploit. Mais quand il enregistre votre paternité vous lui sautez à la gorge en lui expliquant que c’est un droit et que sa gentillesse il peut se la garder ! Gageons que vous ne lui mettez pas un coup de boule !

Une question : qu’eussiez-vous fait alors, s’il ne vous avait pas congratulé ou, pire encore, s’il avait mis en doute votre paternité et attenté à l’honneur de votre épouse…

Nous sommes ici dans ce dernier cas, notez-le bien. Voilà des dizaines d’années qu’on nous conteste ce droit que nous avons à la messe traditionnelle et quand on le reconnaît enfin, vous affirmez que cette reconnaissance est un déni ! C’est sans solution… Vous mélangez allègrement, et avec quelque malice semble-t-il parce que vous m’avez l’air intelligent, le droit lui-même (qu’aucun de nous ne conteste) et sa reconnaissance par l’Autorité. Seriez-vous de ces positivistes juridiques, fort amusants s’ils n’étaient particulièrement dangereux ? Non pas : ils ne reconnaissent de légitimité qu’à la légalité. Vous faites bien plus : la légitimité disparaît avec la légalité. Et même avec la reconnaissance de celle-ci…

Vous répondrez sans doute que la messe traditionnelle était non seulement légitime mais encore légale. Soit. C’est justement cela qui est reconnu et cela devrait vous réjouir…Un contre exemple intéressant : la nouvelle messe. Vous ne pourriez contester sa légitimité qu’en attaquant sa légalité ? A moins d’être sedevacantiste c’est bigrement léger. Avouez que l’argument serait dérisoire par rapport à l’enjeu ! C’est dans son fond que nous récusons la nouvelle liturgie et non dans son droit, dans sa légitimité et non dans sa légalité. Et je vous souhaite d’en faire autant parce qu’à ce compte on passe rapidement de la liturgie de Grégoire 1er à celle de Paul VI .

Merci. Vous m’avez bien détendu (je parle vrai) et si vous en avez d’autres comme celle là, n’hésitez surtout pas. Au fait, si vous êtes marié, mes respects à la digne épouse d’un parfait honnête homme.

Abbé Philippe Laguérie

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