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IBP et tradiland : concurrence ou coexistence pacifique ?
jeudi 8 février 2007, par
Une première question :
Monsieur l’Abbé,
Il y a plusieurs maisons dans la demeure du Père mais celles-ci cohabitent parfois difficilement et ne se reconnaissent pas forcément le droit à l’existence. Sachant cela, pourriez-vous me dire si l’IBP a vocation à renforcer l’action des autres organismes composant la Tradition (FSSPX, FSSP, ICRSP, etc.) et à compléter le réseau de paroisses traditionnelles en France et ailleurs, ou si elle entend, quelles qu’en soient les raisons, s’y substituer. En résumé, concurrence ou coexistence pacifique ?
En vous priant d’agréer, Monsieur l’Abbé, l’assurance de ma sincère considération.
Amaury V.
Paris
qui se rapproche de la seconde :
Monsieur l’abbé,
Grace à Dieu de nombreuses communautés oeuvrent désormais, avec leur génie propre, selon des orientations qui semblent proches de votre propre action ( FSSP, ICRSP, CRMD, FSVF et d’autres encore).
Pensez vous qu’il faut souhaiter une coordination nationale de l’ensemble afin de mieux coordonner les ressources des uns et des autres, et si oui sous quelle forme, ou qu’il est préférable que chaque oeuvre poursuive son chemin en se fiant à sa vocation particulière ?
Merci pour tout.
J.C. Thomas
Marseille
IBP et tradiland : concurrence ou coexistence pacifique ?
8 février 00:06, par Abbé Laguérie
Cher monsieur,
Ni l’un ni l’autre, tout simplement. L’Institut du Bon Pasteur est lui-même, spécifique, il ne remplace rien ni personne, et surtout personne ni rien ne peut le remplacer. Pour prouver cela il n’est que de redire ses trois caractéristiques, telles qu’elles ne se retrouvent nulle part, ni en bloc, ni même en particulier.
a) L’exclusivité de droit de la liturgie traditionnelle. La Fraternité saint Pie X en jouit de fait (et bravo) mais non de droit. Ni ses statuts, ni son décret d’érection par Mgr Charrière de 1970 (supprimé illégitimement en 1975) ne comportent la moindre mention de droit à ce sujet. Quant aux autres communautés, elles ne comportent cette spécificité ni de droit ni de fait, malheureusement.
b) Notre attitude critique pour une herméneutique catholique du Concile Vatican II est également dans notre acte d’adhésion au Siège Romain. Aucune autre communauté (à l’exception peut être de la Fraternité saint Vincent Ferrié) ne comporte ce droit. C’est une tache difficile, longue, prenante, périlleuse. Mais, derrière le Pape nos abbés de Tanoüarn et Héry s’y emploient magistralement et j’entreprendrai moi-même, avec la grâce de Dieu sur ce site une lecture du Concile « ad litteram ». A Bordeaux le Cardinal Ricard a très heureusement pris l’initiative de concertation sur le même travail…ça bouge donc très sérieusement après 30 ans de tabous ou de poncifs ! Critiquer sans cesse un texte _qu’on n’a pas lu le plus souvent_ dans ses généralités est tout aussi vain que de prétendre qu’il soit la boussole tous azimuts du chrétien. Un chrétien n’a de boussole, n’en déplaise aux uns comme aux autres, que Notre Seigneur Jésus-Christ et son Evangile. Merci à l’ I.B.P.
c) Enfin, notre ministère est résolument paroissial. Non pas que d’autres activités, comme il appert déjà, ne soient à l’ordre du jour… Mais la paix liturgique, qui nous semble une urgence, au moins française, est à ce prix. Permettre aux prêtres un ministère normal, dans une paroisse normale, avec un évêque normal…quelle grâce !
Conclusion .Quant à une structure globale qui regrouperait tout le petit monde de la Tradition : c’est la décision de Rome, elle ne se fera pas sans la Fraternité saint Pie X et, puisque vous voulez mon avis, est elle possible et souhaitable ? Je suis sûr de n’en n’être pas sûr !
