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Mieux vaut en rire !

jeudi 15 mars 2007, par Le secrétaire

Cher Monsieur l’abbé,

Une de mes amies, paroissienne de Notre- Dame du Bon Conseil, m’a transmis un document signé de l’abbé Pierre Duverger, daté du 6 février 2007, traitant la paroisse Saint Eloi de "réserve d’indiens", de "ghetto", déplorant que Notre- Dame du Bon Conseil ne soit pas reconnue par l’archevêché.

Il y affirme que les frais de la restauration et de vos travaux retournent ainsi au diocèse , que vous devrez faire les quêtes pour les oeuvres du diocèse... qu’enfin vous avez signé une déclaration reconnaissant le Magistère de Vatican II.

Je suis ébranlée et pense que je ne dois pas être la seule. Pouvez- vous me rassurer ?

Madame Aubrée - Perpignan

Mieux vaut en rire !

15 mars 2007 17:08, par Abbé Philippe Laguérie

Chère Madame,

J’ai déjà répondu sur mon blog à plusieurs des accusations du pamphlet de l’abbé Pierre Duverger.

Je vous renvoie :
concernant les quêtes, voyez : "une petite inquiétude" et "Questions à propos de la convention du 1° février"
concernant le Magistère, voyez : "§25 de Lumen gentium"
concernant ce que nous avons signé à Rome : voyez "Acte d’adhésion"

En revanche, je vous remercie de me donner l’occasion de répondre aux accusations nouvelles et disons-le, simplement psychédéliques, du "curé" de Notre- dame du Bon Conseil.

On peut d’ailleurs commencer par là. L’abbé Duverger se plaint de ma signature sur la convention, sur l’argument que le communiqué de l’archevêché mentionne tous les lieux de culte traditionnel à Bordeaux, sauf Notre- Dame du Bon Conseil.

J’avoue que j’ignorais jusqu’à ce jour la vive démangeaison de reconnaissance par le diocèse qu’éprouve brusquement l’abbé Duverger (pour sa paroisse de l’Isleferme). Au fond, il aimerait bien suivre le même chemin puisqu’il déplore que ce ne soit pas déjà fait, mais voyez- vous, il n’ose pas. Aussi je me propose, sur simple demande de sa part, de lui ménager une entrevue avec son Eminence Le Cardinal Ricard . Il n’a qu’un mot à dire . Mais je suis d’ores et déjà heureux de constater la très bonne influence de Saint Eloi sur les dispositions ecclésiales des paroissiens de l’Isleferme.

J’avoue avoir été très amusé par les accusations de l’abbé, traitant la paroisse Saint Eloi de "réserve d’indiens" et de "ghetto".

D’autant que la première accusation -réserve d’indiens- est motivée par le rite propre de la paroisse, la liturgie de 1962. Ce qui veut simplement dire - si toutefois les mots ont encore un sens- que l’abbé Duverger considère que l’exclusivité de la liturgie traditionnelle constitue une paroisse en réserve d’indiens ! Avec de pareils arguments, on n’est pas sorti de la crise . "Le Grand Sachem" de l’Isleferme va-t-il bientôt devoir rajouter une messe NOM pour désenclaver sa réserve de peaux- rouges ?

Toujours selon l’abbé Duverger, Saint Eloi est devenue un ghetto sur le motif que nos célébrations sont limitées à Saint Eloi sauf autorisation de l’ordinaire du lieu. Je lui pose une simple question : où peut- il donc célébrer, lui, en dehors de l’Isleferme ? et à l’exception de la petite chapelle Sainte Marie que je lui ai construite de mes mains ? A quand une messe de l’abbé Duverger à Saint Seurin ? à Notre- Dame ? à Sainte Eulalie ? Il me semble que j’en obtiendrai plus facilement que lui les autorisations, comme par exemple dimanche prochain à Verdelais.

Ghetto, vous avez dit ghetto ?

Toujours dans le cocasse extrême, l’abbé Duverger déplore le "don qui est fait à l’archidiocèse de tous les efforts consentis pour rendre cette église au culte". Je suis très touché et presque ému de cette remarque. C’est la première fois qu’un prêtre de la Fraternité Saint Pie X salue mes huit années de labeur ( 3 à Sainte Colombe et 5 à Saint Eloi). Les sommes considérables que j’y ai investies avec les seuls subsides de mes amis ( rien de la Fraternité, si ce n’est la toiture de Sainte Colombe), sans compter les années de tractations juridiques.. J’ai le regret de préciser à notre cher abbé, que j’ai toujours et pour très longtemps la disposition de Saint Eloi mais ma confiance en la Fraternité m’a fait perdre Sainte Colombe.

Voilà chère Madame, les seuls arguments nouveaux fabriqués par l’abbé Duverger, les autres ont déjà été répondus, et vous voyez bien qu’ils ne sont pas de nature à inquiéter une îme de bonne volonté, au contraire.

Il n’est que de remercier l’Abbé Duverger du très bon moment qu’il nous a fait passer à la lecture de sa prose, on a pas si souvent l’occasion de rire, et je m’étonne qu’il ose produire une telle farce à la veille même du carême.

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