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Acte d’Adhésion

jeudi 1er mars 2007, par Le secrétaire

L’article 34 intitulé § 25 de Lumen Gentium comportait deux questions. La seconde question a été déplacée ici même afin de permettre à l’abbé Laguérie d’y répondre plus spécifiquement.

Cher Monsieur l’Abbé :

Récemment, Mgr Ricard a declaré : "Lors de la création à Rome de l’Institut
du Bon Pasteur, le 8 septembre dernier, les prêtres de cet Institut ont déclaré
« accepter la doctrine, contenue dans le n°25 de la Constitution dogmatique « 
Lumen Gentium » du Concile Vatican II sur le Magistère de l’Eglise et l’adhésion
qui lui est due. » Ils ont accepté aussi de préciser : « A propos de certains
points enseignés par le Concile Vatican II ou concernant les réformes
postérieures de la liturgie et du droit, et qui nous paraissent difficilement
conciliables avec la Tradition, nous nous engageons à avoir une attitude
positive d’étude et de communication avec le Siège Apostolique, en évitant toute
polémique. » (Acte d’adhésion) ».

Lors de l’annonce de la création de l’Institut du Bon Pasteur, le site du
Centre Saint Paul avait publié une note sur l’accord avec Rome. Elle ne disait
rien sur cet "Acte d’adhésion".
Il va de soi qu’un acte d’adhésion est un texte qui n’a rien a voir avec les
statuts de l’IBP, qui sont encore secrets. C’est pourquoi Mgr Ricard a pu parler
de cet acte.

Je vous pose donc, avec respect, deux questions :

- Pourquoi le silence de l’IBP sur ce sujet dans l’annonce de sa création
et après ?
- Le texte complet de cet Acte a été dejà publié ? Sinon, pourquoi ne pas le
publier entièrement, puisque Mgr Ricard a reproduit quelques mots de cet acte ?

In Iesu
H. Herschander
São Paulo - Brésil

Acte d´Adhésion

1er mars 2007 23:36, par Abbé Philippe Laguérie

Cher Monsieur Herschander,

Dès lors que Son Éminence le cardinal Ricard a publié des extraits de notre formule d’adhésion, votre question devient légitime. En soi un tel document, qui est une exigence romaine à l’égard de personnes privées, est d’ordre confidentiel.

Je vous cite donc le § 3 de ce document très court qui en comporte 5. Les quatre autres sont ceux signés par Mgr Lefebvre le 5 mai 1988. C’est nous qui avons voulu modifier celui sur le concile et vous allez comprendre pourquoi. Voici ce paragraphe dans son intégralité.

« A propos de certains points enseignés par le Concile Vatican II ou concernant les réformes postérieures de la liturgie et du droit, qui nous paraissent difficilement conciliables avec la Tradition, nous nous engageons à avoir une attitude positive d’étude et de communication avec le Siège Apostolique, en évitant toute polémique. Cette attitude d’études veut participer, par une critique sérieuse et constructive, à la préparation d’une interprétation authentique de la part du Saint Siège de ces points de l’enseignement du Concile Vatican II, ainsi que de certains éléments de textes et disciplines liturgiques et canoniques qui en découlent ».

Vous remarquerez donc que la citation faite par le Cardinal omet la dernière phrase qui est celle de la possibilité d’une critique sérieuse et constructive. Comme aussi celle qui intègre la nouveauté de cette démarche dans les avancées magistérielles du nouveau pape. Dans son discours à la Curie du 22 décembre 2005, c’est lui-même qui expliquait que la réception du Concile était encore à faire et qu’il y fallait pour cela une interprétation. Il posait des règles d’interprétation en écartant sévèrement celle selon l’esprit du concile qui pourrait lui faire dire tout ce que les novateurs imaginent. Il privilégiait celle selon la lettre, travail qu’il avait déjà entrepris à plusieurs reprises. On se souvient par exemple de sa mise au point dans l’encyclique « Dominus Jésus » concernant le fameux « subsistit in » de Lumen Gentium. Ce travail de mise au point, de précision voire de rectification est encore à faire sur de très nombreux points et c’est un travail critique au sens précis du mot. Nous le ferons puisque nous le pouvons et le devons.

Notez bien que la controverse est dans l’acception, double au moins en français, du mot critique. Il n’a pas ici le sens vulgaire de « critiquer », dire du mal. Il a son sens philosophique, épistémologique, de donner des critères du vrai et du faux. Il est temps, je crois, de passer les textes controversés du concile à un tel examen. La possibilité d’une erreur étant admise dans un concile pastoral non garanti par l’infaillibilité (reportez-vous à mon texte de ce blog sur Lumen Gentium § 25) si une interprétation catholique d’un texte n’est pas possible c’est qu’il comporte une erreur.

Quant à la première partie du paragraphe, vous semblez vous étonner de ce qu’il faille éviter toute polémique avec le Saint Siège. Je m’étonne de votre étonnement ! On ne parle pas d’égal à égal avec un tel interlocuteur et je vous rappelle que polémiquer veut dire engager une bataille verbale ou écrite. Maintenant ce texte laisse la possibilité de polémiquer avec tous les autres. D’autant que le droit canon réserve la possibilité de faire toutes les remarques que l’on croit devoir faire à l’Autorité. C’est même et surtout bien clair dans le concile Vatican II. Vous voyez bien qu’il a besoin d’une authentique réception ! Alors au travail.

Et veuillez bien saluer de ma part notre valeureux abbé Navas lors d’un passage au Brésil.

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