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Le rôle des laïcs dans l’apostolat ?

mardi 3 juillet 2007, par Le secrétaire

Bonsoir Monsieur l’abbé,

Pélerinant en direction de Chartres, j’ai eu la surprise d’y rencontrer un ami ni catholique ni baptisé. Il se trouve qu’il n’en est pas à son premier contact avec l’Église et en particulier avec le Tradiland, nous avons donc été amené à parler de l’accueil qu’il a reçu.

Or il se trouve que si les prêtres et religieux (notamment à Riaumont et à Morgon) l’ont accueilli sans lui poser de question, il a rencontré des laïcs qui, partant d’une bonne intention, cherchaient à lui forcer la main vers la conversion.

Cela m’a amené à me poser la question de la manière dont les laïcs doivent exercer leur apostolat. En effet, connaissant mon ami, l’attitude des prêtres et religieux me semble clairement marquée par l’expérience et la grâce sacerdotale, et celle des laïcs maladroite. Comment donc, nous, laïcs devons nous participer à l’apostolat ?

En vous remerciant.

Vincent Flutet- Paris

Le rôle des laïcs dans l’apostolat ?

4 juillet 12:14, par Abbé Philippe Laguérie

Bien cher monsieur,

Il n’y a pas de « truc » dans l’apostolat, qu’il soit celui des prêtres ou celui des laïcs. Sans doute un prêtre a des avantages immédiats pour parler de Dieu, de Jésus-Christ, de la grâce, de l’Evangile. Sa formation théologique, sa synthèse doctrinale, sa connaissance intime du Christ et sa recommandation par l’Eglise (et sa soutane aussi) sont autant d’atouts que ne possède le laïc.

Et pourtant ! On constate que tel laïc fait merveille tandis que tel prêtre échoue lamentablement et rebute toutes les îmes qu’il approche ! C’est bien qu’il y a d’autres raisons au succès ou à l’échec. Il y a d’abord la prière : sans secours surnaturel, s’aventurer auprès d’une îme est une pure gageure, j’allais dire un sacrilège. Au concret, il y a la bonté, cette vraie bonté qui ne cherche pas son intérêt, sa démonstration, sa justification, sa théorie mais le bien, lui-seul, de celui qu’on aborde. La plupart des gens qui parlent, même et surtout ceux qui font profession du vrai, cherchent d’abord à se faire plaisir, à se soulager et jouent aux héros : ça ne donne aucun fruit. En revanche, quand quelqu’un se sent aimé (et il n’y a pas de tricherie ou d’ersatz en la matière) son esprit s’ouvre et commence seulement à devenir perméable à la vérité. Que voulez-vous : les hommes ont été fait par amour et pour aimer, et quand on les aime (je ne dis pas qu’on leur tient ce langage), ils comprennent instinctivement. Sans quoi on perd son temps.

Il y a enfin cette pétillance, cette étincelle, ce déséquilibre vers l’avant qui font toute la différence d’avec le banal, le monotone, la tristesse, en un mot le péché. Mais si j’avais un seul conseil à donner en matière d’apostolat ce serait celui-là : commencez par aimer les gens, à les prendre où ils en sont (parfois très bas et vous en serez éclaboussé, pauvre petit) et peut-être, aurez-vous quelque accès auprès d’eux. Et à ce stade les laïcs ne le cèdent en rien aux prêtres qui sont bien souvent suffisants des grâces qu’ils ont reçues. Il m’a été donné de baptiser des centaines d’adultes : tous vérifiaient au moins deux conditions incontournables : une bonne îme s’était trouvée sur leur chemin (toujours un laïc) et ils s’étaient remis à prier, de façon rudimentaire au moins.

Cette dernière exigence m’est toujours apparue comme la preuve la plus palpable de l’existence de Dieu : quand le plus misérable des hommes s’adresse à Dieu, Dieu lui répond et l’élève. Il y a un abonné au numéro qu’on demande quand on ose composer celui de Dieu ! C’est à genoux qu’on se convertit, quelque soit le bon samaritain (indispensable cependant) qu’on a croisé.

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