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Les points de divergence ?
jeudi 8 mars 2007, par
Monsieur l’abbé,
Tout d’abord merci de votre réponse à ma question sur le mariage.
J’ai une autre question à vous poser. Fidèle d’une paroisse desservie par la FSSPX, j’ai suivie votre histoire de loin.
Comme beaucoup de personnes de bonne volonté, je me demandais si vous pouviez exposer les grands points de divergences, qui vous ont amené à suivre un chemin différent que celui de vos « anciens » confrères.
Voyez vous, lorsque j’en discute avec le prêtre de ma paroisse il parle
« d’orgueil » et « d’ambition » et que tôt ou tard vous serez obligé d’accepter que des prêtres conciliaires célèbrent la messe chez vous , arguments qui ne me convainquent pas. Car ce ne sont pas des arguments.
Croyez vous possible un accord entre Rome et la FSSPX, et si non pourquoi ?
Croyez bien que je respecte grandement votre courage, et que je ne suis
pas de ceux qui crient avec les loups.
Bonne continuation pour votre Institut, et transmettez toutes mes amitiés
à monsieur l’Abbé Aulagnier.
Vincent Cuegniet
Les points de divergence ?
8 mars 2007 17:17, par Abbé Philippe Laguérie
Cher Monsieur Cuegniet,
Vous cherchez les points de divergence entre mes confrères de la Fraternité Saint Pie X et moi ? Il n’y en a pas ! Je m’explique.
Nous croyons tous en Jésus-Christ Fils de Dieu venu dans la chair pour nous racheter de nos péchés en mourant sur la croix. Le reste n’est rien ou conséquence de cela. Je compte dans la Fraternité de nombreux et excellents amis. J’y ai même un frère prêtre dont je suis très fier.
Je n’ai pas quitté la Fraternité, j’en ai été chassé pour refus d’obtempérer à des ordres contraires au bien commun.
J’ai certainement une bonne dose d’orgueil comme le commun des mortels. Je vous garantis sur l’honneur que je n’ai aucune ambition. Vraiment aucune !
Maintenant, je ne suis pas du style à rester les bras ballants...Devais-je abandonner des confrères qui m’avaient soutenu avec tant de vérité et de charité ? Devais-je laisser tomber ces vocations, anciennes et jeunes qui attendaient une main secourable ? Quand je vois nos deux jeunes prêtres monter à l’autel et célébrer les Saints Mystères avec tant de piété et d’émotion, je me dis que le Bon Dieu avait sa petite idée. Qui est toujours très grande comme toutes les idées de Dieu.
Et puis, voyez-vous, j’ai une conviction absolue et définitive concernant la Providence. Quelque soit le passé, celui qui veut faire le bien lui est agréable et Elle l’aide.
Oh, bien sûr, quitter une fraternité où l’on a travaillé avec tant de joie et d’enthousiasme paraît simplement incroyable. J’ai passé deux ans à essayer d’arranger les choses. Mais quand ce n’est plus possible, quand on vous traite de "vagus" (tout en criant au scandale si vous cherchez une incardination), quand on invente de toutes pièces que vous direz un jour la nouvelle messe, que vous concélèbrerez, que vous subirez le bi-ritualisme,la concélébration et que vous accepterez le Concile tel que... et tout cela pour se donner raison de vous avoir chassé : il est temps de prendre des décisions. Je l’ai fait, je l’ai fait sans hésitation aucune (j’ai peut-être trop tardé) et je le ferais donc encore plus que jamais. Surtout à présent que le Bon Dieu bénit notre jeune Institut de façon si évidente.
Morale de cette histoire : on ne fait jamais l’économie de la Justice.
