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Un croisé sur le chemin

jeudi 26 avril 2007, par Le secrétaire

Cher Monsieur l’abbé,

J’imagine que vous avez lu le texte de l’abbé de Cacqueray : "l’Abbé Philippe laguérie à la croisée des chemins" paru sur le site officiel de la FSSPX, et daté du dimanche du Bon Pasteur...

Pouvez- vous nous dire quelle a été votre réaction devant ce texte et ce que nous devons en penser. Je déplore ces querelles fatigantes et j’ai envie de citer l’Evangile : « si tu présentes ton offrande à l’autel et que, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; alors tu reviendras présenter ton offrande ».

Soyez assuré de nos prières

Dr Marguelles- Bonnet  56400 Le bonot

Un croisé sur le chemin

26 avril 2007 00:16, par Abbé Philippe Laguérie

Cher Docteur,

Vous me demandez ce que je pense de la diatribe de monsieur l’abbé de Cacqueray contre l’Institut du Bon Pasteur ? Voici :

1)Une pétition de principe.

Son schéma directeur consiste dans un syllogisme aussi facile que faux : tous ceux qui se sont « ralliés » à Rome ont dévié, à partir d’un mot, vers une position telle que, par après, on s’en frotte les yeux (comprenez les mains). Or l’I.B.P. s’est rallié à Rome. Donc il doit déjà y avoir un mot déviant tel qu’on va bientôt pouvoir se frotter les mains ; pardon, les yeux.

Ne pas chercher la logique dans ce syllogisme qui relève entièrement de la psychologie. Simplement un exemple aussi extravagant : une poule qui entreprend de traverser la nationale se fait immanquablement écraser.Or, une poule qui va traverser la nationale commence par zigzaguer.Donc, une poule qui va se faire écraser commence par zigzaguer. Lors donc,cette poule doit se faire écraser. C’est évidemment qu’elle a entrepris de traverser la nationale.Donc, elle zigzague .CQFD.

2)Légitime ou pas ?

On a beau expliquer à monsieur l’abbé de Cacqueray les deux sens du mot légitime tels que les fournit le premier dictionnaire venu et qu’un élève de cours moyen deux peut les entendre : ça ne sert de rien. Il continue, pour des raisons obscures, à faire dire à l’I.B.P. que le NOM est légitime en son fond alors que nous disons qu’il l’est dans sa promulgation, dans le pouvoir qu’a l’Eglise de le produire. Et merci à monsieur l’abbé de Tanoüarn de nous préciser que ceux qui contestent ce point n’ont rien à faire dans l’Eglise : c’est la pure vérité. Contester ce pouvoir de l’Eglise est la définition même du schisme. La position de l’I.B.P. est donc très claire : illégitimité du NOM dans son contenu et légitimité (ou légalité, c’est alors la même chose) dans sa promulgation et le pouvoir radical que l’Eglise a de le faire. Et tant que l’abbé de Cacqueray refusera d’admettre cette position telle qu’elle est et non pas telle qu’il la voudrait, il est simplement suspect de schisme. Car nos lecteurs doivent comprendre que ce n’est pas là querelle byzantine sur le sexe des anges : il y va de notre appartenance théologale à l’Eglise du Christ. L’abbé de Cacqueray est à la croisée des chemins, en effet.

3)Infidélité ?

Car telle était évidemment la position du prélat d’Ecône. La violence de ses critiques sur le fond de la réforme ne l’a jamais entrainé à contester le pouvoir de l’Eglise en ce domaine, Dieu merci. Ses comparaisons (qui ne sont pas raisons) du NOM avec les cultes schismatiques ne tendaient à démontrer qu’une seule chose précisément : qu’un rite peut être valide et pourtant dangereux pour la Foi. Mais quand l’abbé de Cacqueray fonde son refus d’adorer les espèces eucharistiques du NOM sur cette raison là que le culte ainsi rendu à Dieu est un culte schismatique, ce n’est pas seulement de Mgr Lefebvre qu’il se démarque, mais de toute la théologie catholique. Et l’on comprend mieux pourquoi ce « légitime » qui était bien le seul mot juste alors, au sens que nous avons dit, le gêne tant…ce qui n’est en rien une excuse pour nous le faire dire au sens où nous ne l’avons pas dit !

4)fidélité.

Personne ne peut s’accaparer Mgr Lefebvre, absolument personne. Si mon attachement doctrinal et ma piété filiale envers l’évêque de mon ordination en gênent certains, j’en suis désolé pour eux mais ne changerai pas pour autant. Cet attachement est tel qu’il inclut aussi les mises en garde continuelles du prélat sur son refus absolu et constant d’être le chef des tradis, l’unique référence, le gourou en quelque sorte. Il nous l’a répété des milliers, oui, des milliers de fois ! Vouloir aujourd’hui dirimer toute controverse théologique sur les seules citations du fondateur, mal comprises souvent, laissant croire au lecteur qu’il serait l’unique référence du vrai et du faux théologiques, doit le faire se retourner dans sa tombe ! « Si c’est moi que vous suivez, allez-vous en ! ». Chacun de nous a entendu ces phrases en quantité proportionnelle à son ancienneté. Le moins Lefebvriste de tous les hommes était sans aucun doute Monseigneur lefebvre et se dire lefebvriste quand on a pas compris cela est une imposture. Désolé, mais je ne peux pas satisfaire tout le monde en même temps : et ceux qui me contestent cette fidélité et ceux qui me la reprochent ; et ceux qui la reconnaissent et ceux qui voudraient que je m’en écarte au plus vite pour les besoins de la cause. Quant à dire la position officielle de l’I.B.P. on voudra bien dorénavant m’en laisser ce soin, aidé de mes deux assistants. Je réponds à une question sérieuse d’un lecteur sur le culte du Saint Sacrement et l’abbé de Cacqueray en fait une attaque contre la Fraternité pour prendre occasion d’attaquer l’I.B.P. J’ai beaucoup de respect pour la personne et la fonction de l’abbé de Cacqueray, mais il me semble qu’il a suffisamment à faire à définir la position de la Fraternité Saint Pie X pour n’avoir pas à s’occuper de définir la nôtre.

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